Stade Rennais : la belle aventure européenne
Pour la première fois depuis huit ans, aucun club français ne s’est qualifié en quarts de finale dans l’une des coupes d’Europe. Cependant, un club s’est distingué en déjouant un certain nombre de pronostics : le Stade Rennais FC.
Pour la deuxième fois de leur histoire les Rennais étaient parvenus à se qualifier en Europa League, avec une 5ème place décrochée par Sabri Lamouchi la saison précédente. Directement qualifiés pour les poules, les Bretons avaient hâte de connaître leurs adversaires pour la phase de groupe. Certes le tirage n’était pas le plus compliqué de la compétition, il n’était pas non plus le plus simple : Astana (Kazakhstan), Jablonec (République Tchèque) et Kiev (Ukraine). Ces derniers étaient sans doute les plus forts mais les longs déplacements pouvaient aussi rendre la tâche compliquée pour Rennes. Alors qu’ils avaient remporté leur premier match et célébraient en même temps la première victoire européenne de leur histoire, les Rennais perdirent leur trois matches suivants. Le 13 décembre, les Rouges et Noirs étaient troisièmes du groupe mais avaient l’occasion de chiper la deuxième place à Astana, leur adversaire du soir. Dans une ambiance bouillante et portés par leur série de succès (face à Lyon puis Dijon) qui a suivi l’arrivée de Julien Stéphan, Rennes parvient à réaliser l’exploit de battre les Kazakhs 2-0 et se qualifient pour les 16èmes de finale pour la première fois.

Le premier tour éliminatoire de la compétition opposa Rennes et le Bétis Séville. Depuis l’arrivée de Stéphan, les Rennais ne perdent plus à domicile (6 victoires, 1 nul) et pouvaient aborder le match sereinement. Face aux Andaloux, Rennes fait une entame tonitruante avec deux buts en 9 minutes. Alors que les coéquipiers de Ben Arfa pensaient tenir leur victoire, le jeune mais talentueux Diego Lainez, entré en première mi-temps, refroidit le Roazhon Park avec une frappe imparable pour Koubek. Le match aller s’est donc soldé sur un 3-3 et force les Bretons à jouer l’offensive au retour. Encore une fois pronostiqués outsiders, les Rennais Bensebaini et Hunou marquent les deux premiers buts de la rencontre, avant de voir Lo Celso réduire l’écart pour le Real Betis Balompié juste avant la pause. La défense rennaise tient bon, et sur une contre attaque, le Sénégalais M’baye Niang clôt les débats, permettant au Stade Rennais de passer en 8èmes de finale.

Cette fois-ci Rennes fut bien moins chanceux au tirage et écopa d’un ogre anglais : Arsenal. Initialement prévu à Londres, le match aller se déroula finalement à Rennes. Toujours portés par leur impressionnante série de matches sans défaite à domicile, les Rennais avaient pourtant de quoi se méfier. À l’inverse du match contre Séville, les hommes de Stéphan font une très mauvaise entame de match et concède le premier but dès la 3ème minute.Heureusement pour eux, un carton rouge de Sokratis Papastathopoulos (41ème), un bijoux de Bourigeaud (42ème), un but contre son camp de Monreal (65ème) et une tête plongeante de Sarr (88ème) ont permis aux Rennais de créer la sensation en Europe et de remporter le match 3 buts à 1. Au match retour, les Rouges et Noirs étaient plus de 6 000 à avoir fait le déplacement à l’Emirates Stadium. Tous sont sans doute repartis déçus, après avoir vu la défaite 3-0 de leur équipe. Le doublé d’Aubameyang et le but de Maitland-Niles avaient tué tout espoir de voir les quarts de finale. Les Rennais, trop peureux dans le jeu pourront avoir des regrets, mais garderont certainement un magnifique souvenir de cette campagne européenne.

C’est ainsi que s’acheva l’épopée du Stade Rennais en Europa League, une remontada… comme quoi il n’y pas que Paris qui en est capable.