Masai Ujiri, l’homme derrière le succès des Raptors

Les Toronto Raptors sont, depuis la nuit dernière, champions NBA ! Derrière ce succès historique, un nom revient souvent. Celui de Masai Ujiri, président des opérations basket aux Raptors et grand artisan du titre des siens. Mais qui est Masai Ujiri ?

Un homme qui a gravi tous les échelons en NBA

Masai Ujiri, c’est avant tout l’histoire d’un Nigérian, né au Sud de l’Angleterre, à Bournemouth. Joueur de basket professionnel, il réalise une carrière modeste en Europe avant de devenir coach au Nigéria.

C’est à la Draft 2002 que sa carrière prend un tournant. Masai Ujiri se fait des contacts, en accompagnant un jeune joueur nigérian à la Draft. Des contacts qui vont, de fil en aiguille, le mener à devenir un recruteur bénévol pour Orlando Magic. Une expérience concluante qui l’amènera ensuite à travailler pour les Nuggets de Denver, d’abord en tant que recruteur à l’international, cette fois-ci en étant payé. A Denver, il gravi petit à petit les échelons et ses talents l’emmène jusqu’à Toronto, où il est nommé directeur du recrutement. Il deviendra même assistant GM (General Manager), en 2008, avant de refaire ses valises pour Denver et d’y accepter un poste de General Manager. De 2010 à 2013, il réalise à Denver un excellent travail et est même nommé meilleur GM de la ligue en 2013, une première pour un General Manager non-américain. Une récompense qu’il doit à la belle 3e place de conférence Ouest lors de cette saison 2012-2013, mais aussi grâce à ses choix judicieux, notamment en récupérant Andre Iguodala via un trade ou en signant JaVale McGee en tant que Free agent.

Masai Ujiri lors de sa période Denver Nuggets

La construction parfaite à Toronto

C’est en tant que dirigeant reconnu que Masai Ujiri arrive à Toronto, à l’été 2013. Il débarque au Canada en tant que General Manager, dans une franchise qu’il connait bien. Un mois après son arrivée, Ujiri commence fort et trade Andrea Bargnani, ancien premier choix de Draft, aux Knicks. Un trade qui permet à Toronto de faire de la place dans l’effectif et d’installer Kyle Lowry et DeMar DeRozan comme véritables leaders de l’équipe. A partir de 2013 et l’arrivée de Masai Ujiri aux commandes, Toronto redevient une franchise conquérante. Ils n’ont, par ailleurs, plus raté les playoffs depuis 2013-2014. D’autres transferts, plus intelligents les uns que les autres, vont suivre chez les Raptors. Ujiri acquire, en 2015, Norman Powell et un choix de Draft 2017, qui deviendra OG Anunoby, l’anglo-nigérian, aujourd’hui figure importante de l’effectif canadien. Un trade à première vue anodin qui apporte un véritable plus aujourd’hui. L’un des autres faits marquants de la carrière de Masai Ujiri est celui de sélectionner Jakob Poeltl (9e choix) et Pascal Siakam (27e choix) à la Draft 2016. Deux joueurs qui auront un vrai rôle dans le titre des Raptors en 2019. Pascal Siakam est devenu celui que l’on connaît aujourd’hui, et Jakob Poeltl a servi dans le trade envoyant Kawhi aux Raptors. A l’été 2016, après avoir fait venir Ibaka et prolongé Lowry, Ujiri est nommé président des opérations basket aux Raptors. Rôle presque similaire à son rôle de GM, mais qui le centre encore plus sur l’équipe en elle-même.

Des décisions polémiques qui font maintenant sens

Masai Ujiri est aussi derrière l’un des trades les plus polémiques de l’histoire récentes de la NBA, en 2018. En envoyant DeMar DeRozan, Jakob Poeltl et un tour de Draft 2019 aux Spurs pour récupérer Kawhi Leonard et Danny Green, Masai Ujiri s’était attiré les foudres d’un bon nombre d’amateurs de basket. En effet, Masai Ujiri avait, pour beaucoup, trahi sa propre franchise en transférant l’image de sa franchise. DeMar DeRozan, meilleur ami de Kyle Lowry, brillait depuis la Draft 2009 avec les Raptors, sa franchise de toujours. DeRozan était l’icône de Toronto, le meilleur scoreur de l’histoire de la franchise, mais aussi celui ayant disputé le plus de matchs sous ce maillot. En se séparant de lui, sans prévenir personne au préalable, Masai Ujiri s’était mis du monde à dos. En plus, les résultats récents étaient plutôt positifs (finale de conférence en 2016, demi-finale de conférence en 2017 et 2018). En sentant les limites de son équipe, Masai Ujiri a tout mis sur la table, quitte à se mettre du monde à dos. Une décision qui prend tout son sens aujourd’hui, l’histoire lui a donné raison.

Masai Ujiri et Kawhi Leonard, son plus gros coup.

Lors de ce même été 2018, Masai Ujiri a aussi donné les clés du camion à Nick Nurse, en tant que coach, et n’a pas hésité à virer Dwane Casey, pourtant nommé meilleur coach de la saison 2017-2018. Des décisions osées, orientées business, mais qui aujourd’hui payent.

En ajoutant Marc Gasol à son équipe en février 2019 et après un superbe début de saison, Masai Ujiri a signé le coup du maître et a finalisé la construction d’une équipe capable d’aller chercher le titre.

Titre que les Raptors ont obtenu hier en battant les Warriors 4-2 dans la série. Un titre qui donne raison à Ujiri. Les siens ont été cherché le Graal et Kawhi a été élu MVP des finales.

Les Raptors exultent, ils sont champions NBA !

Et maintenant ?

Masai Ujiri a désormais l’embarras du choix. Dès ce matin, nous avons appris que les Wizards de Washington étaient prêt à lui offrir 10 millions par année pour s’attacher de ses services. Il ne lui reste plus qu’à savourer et à étudier les possibilités qui s’offrent à lui. Nul ne doute qu’il va faire, une nouvelle fois, le bon choix. A 48 ans seulement, il a encore du temps devant lui.

Des bons choix qu’il traduit aussi par “Basketball Without Borders”, dont il est le directeur. Un programme qui vise à promouvoir le basketball partout dans le monde et qui encourage l’éducation et la santé.

Basketball Without Borders