Les découvertes #1 : le kitesurf

Bienvenue sur ce premier article de « Les Découvertes », série dans laquelle nous présenterons chaque mois un sport dans ses grandes largeurs, aussi bien sur sa pratique que sur les différents engouements autour de celui-ci. Cela a pour but de mieux comprendre ce sport ainsi que son univers. Pour ce premier volet la rédaction a décidé de vous faire découvrir le kitesurf, sport extrême à la mode depuis maintenant de nombreuses années. Star des plages venteuses et nouveau prince des sports extrêmes aquatiques, derrière l’indétrônable surf.

En bref, c’est quoi ?

Sport très en vogue depuis maintenant de nombreuses années, le kitesurf est apparu dans les années 2000 et a su se faire une place de choix parmi les nombreux sports extrêmes praticables dans l’eau. Doux mélange entre parapente et wakeboard, le kitesurf consiste à se faire tracter par un kite (signifiant cerf-volant en anglais) à l’aide d’un harnais, sur une planche afin de naviguer aussi bien sur mer que sur des plans d’eau fermés, pour autant qu’il y ait du vent. Le kitesurf est donc en quelque sorte le petit frère de la planche à voile. Bien que le kite soit un sport plus accessible, ouvert à tous et nécessitant un matériel moins encombrant, il est réputé comme pouvant être appris en quelques semaines, contrairement à la planche à voile qui nécessite des années entières de pratique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ce sport est de nos jours très à la mode puisqu’en effet des personnes de tout âge et de tout gabarit, seules ou en famille, s’adonnent à l’apprentissage du kitesurf dans l’espoir de découvrir la sensation de glisse ainsi que, pour les plus chevronnés, la sensation de voler.

La pratique

Le kitesurf a apporté un vent de fraîcheur incroyable dans un milieu qui s’essoufflait de plus en plus au fil des années. En effet il a apporté de nouvelles perspectives en terme de pratique, et ce dans tous les domaines, à commencer par le freestyle, discipline reine en kitesurf. Là où le freestyle était quasiment réservé à une élite en planche à voile tant c’était chose complexe, le kitesurf apporte une nouvelle dimension avec une pratique beaucoup plus aérienne, accessible à des kiteurs de tout niveau et offrant une quantité de tricks à faire pâlir n’importe quel autre sport. En effet, grâce à l’importante puissance générée par l’aile de kite, il est donc facile de décoller de l’eau pour aller de hauteurs basses à vertigineuses et ce peu importe le niveau du kiteur, ce qui apporte toutefois un risque élevé de chute et de blessure en cas de non contrôle. De plus, les différents axes de rotation, l’important nombre de grabs possibles, mélangés à l’imagination débordante des pratiquants offrent réellement une quantité infinie de figures. Là où la prise de vague est peu confortable en planche à voile du fait d’un matériel encombrant, le kite offre une liberté de mouvement impressionnante dans la vague permettant, là aussi, une importante quantité de manoeuvres. De plus, en matière de vagues, le kite vient même concurrencer le surf lui-même puisque celui-ci apporte de grandes facilités, aussi bien physiques que techniques lorsqu’il s’agit de prendre une vague. Cependant, pour toute personne ne souhaitant pas s’envoyer en l’air afin de « trickser », ou ne voulant pas prendre le risque de se faire dévorer dans un barrel, la pratique du kitesurf dite freeride suffira à combler un pratiquant rien que par la sensation de glisse grisante qui émane durant chaque session. Par ailleurs, son côté non astreignant pour le corps (chose rare dans la pratique d’un sport extrême), à permis au kitesurf de gagner une quantité importante d’adhérents, et ce notamment chez les adeptes de planche à voile qui, pour la plupart, passent vers le kitesurf.

Athlètes et événements

Comme tout autre sport, le kitesurf possède son lot d’athlètes et de compétitions, en l’occurrence, le World Tour organisé par le GKA (Global Kitesports Association). Ce dernier se décompose en quatre disciplines comptant chacune son lot de riders tous plus impressionnants les uns que les autres. Ces disciplines sont les suivantes :

•          Le kite-surf, discipline combinant vagues et freestyle strapless (sur une planche de surf, non attachée au rider). Le but étant de prendre la meilleure vague possible en y incorporant le plus de manoeuvres possible. De plus, les épreuves de vagues sont combinées à des épreuves de strapless freestyle afin de couronner le meilleur surf boarder de la planète. Dans cette discipline, la référence absolue se nomme Mitu Monteiro. Le Cap-Verdien, local du mythique spot de Ponta Preta, est considéré comme un précurseur de la discipline et fait partie des légendes du kitesurf au sens large.

•          Le freestyle, discipline reine incontestée depuis l’arrivée du World Tour, met en avant les athlètes de hauts niveaux que sont les star de cette discipline. En freestyle le but est d’envoyer le tricks le plus impressionnant, mais aussi le plus difficile et dangereux, le tout le plus haut possible. À noter que les hauteurs atteintes lors d’un saut en compétition sont comprises entre 4 et environ 10 mètres, attention donc aux chutes, qui peuvent s’avérer dévastatrices notamment pour les genoux, puisque les riders ont leur pieds attachés à leur planche à l’aide de boots, à la manière d’une planche de wakeboard. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelle on appelle aussi cette discipline le « wakestyle ». Les kiteurs les plus célèbre proviennent essentiellement de cette discipline, parmi eux on retrouve l’Anglais Aaron Hadlow, recordman du nombre de titres sur le GKA Freestyle World Tour avec cinq victoires, mais également des noms comme Carlos Mario, Ruben Lenten ou encore Youri Zoon, qui ont tous révolutionné la pratique du freestyle à leur manière. À noter que c’est également dans cette discipline que l’on retrouve le tout fraîchement champion du monde junior de ski freeride, le Suisse Maxime Chabloz, étoile montante du kitesurf et d’ores-et-déjà promis à une incroyable carrière.

• Le parkstyle, discipline impressionnante mais encore peu connue à ce jour. Le terrain de jeu en parkstyle ressemble fortement à un park de wakeboard, avec modules et slides, où le but est de dompter le park et y envoyer des tricks ainsi que des long slides afin de décrocher la meilleure note. Cette discipline, cousine du freestyle, est à juste titre comparée au skateboard par son aspect ride en park et les slides qui ne sont pas des éléments conventionnels en kitesurf. En ce qui concerne les athlètes de cette discipline, ils sont peu nombreux mais extrêmement bien représentés avec la présence sur le tour de Sam Light, lui aussi véritable légende du kitesurf. À noter également la participation de l’ex-champion du monde freestyle, Aaron Hadlow.

• La race, discipline très différente des trois autres est sans nul doute la plus accessible en matière de performances. En effet, il ne s’agit pas là de sauts ou de vagues. Ici s’affrontent différents coureurs dans des courses, que ce soit sur des longues distances ou en slalom, en planche classique ou bien en foil. Cependant la branche la plus connue en race est la discipline de vitesse où le but est simplement d’atteindre la plus grande vitesse moyenne possible sur une distance de 500 mètres. La vitesse record établit en Camargue en novembre 2017 détenue par le Français Alexandre Caizergues est de 57,97 nœuds, soit exactement 107,36 km/h. Gare à la chute !
  
  

Hormis le World Tour il existe bien d’autres compétitions, comme le Red Bull King Of The Air, qui est la compétition la plus prestigieuse. C’est dans cette compétition que s’affrontent chaque année en Afrique du Sud les plus grands noms du kitesurf dans une compétition de freestyle où la note par saut s’articule autour de la hauteur du saut ainsi que du trick. Ainsi, 70% de la note prend en compte la hauteur et les 30 autres pourcent concernent le trick, ce qui donne une impression visuelle incroyable avec des sauts dépassant systématiquement les 15 mètres de haut pour atteindre des hauteurs maximales aux alentours de 25 mètres.

Par ailleurs de nombreux athlètes ne souhaitant pas faire de la compétition, pour diverses raisons, se sont tournés vers la création de contenus originaux, diffusés pour la plupart sur Youtube. Parmi ces créateurs sont présents des personnalités comme Nick Jacobsen, célèbre grâce à sa vidéo le montrant sauter avec son kite du toit du Burj al Arab à Dubaï, Kevin Langere, Jesse Richman, Jake Kelsick – qui ne sont certainement pas des noms étrangers aux adeptes de kitesurf. Pour les autres nous vous invitons vivement à vous laissez guider par votre curiosité et à aller voir les exploits de ces personnages sur les plateformes que sont Youtube ou bien même Instagram.

En définitif

Aux alentours des années 2010, le kitesurf a enclenché une mini révolution dans le monde des sports de glisse. Il a su apporter un souffle nouveau dans ce milieu et a participé à l’avènement des sports extrêmes au sens large, qui, de nos jours sont de plus en plus populaires comme en témoigne l’apparition du skateboard ou encore du surf aux Jeux Olympiques. Sport cependant dangereux, il ne faut jamais oublier que le kitesurf fait de nombreux morts chaque année parmi ses pratiquants, et expose les athlètes à de sérieuses blessures aux genoux et aux chevilles. Pour preuve, il suffit de regarder une manche de coupe du monde pour s’apercevoir qu’une grande majorité des participants porte une attelle à un, voire deux genoux. Il faut donc prendre ses précautions et participer à des cours encadrés par des moniteurs certifiés lorsque que vous désirez vous mettre au kitesurf. Hors la dangerosité de ce sport, il suffit de voir les nombreuses vidéos de différentes marques, shootées dans des endroits à l’eau cristalline et aux plages de sable blanc pour sentir l’envie de s’y mettre et de glisser sur ces eaux transparentes de Nouvelle Calédonie ou des Caraïbes. En attendant de vous croiser sur les spots, la rédaction espère que ce premier volet de « Les Découvertes » vous a fait découvrir ce qu’est l’univers du kitesurf et a éveillé votre curiosité. À bientôt pour un nouveau volet de « Les Découvertes ».

Article par Michael Freiburghaus.