Interview de Noah Burrell (republication 05.03.2018)

Noah Burrell est un jeune joueur de basket suisse de 20 ans jouant au JDA Dijon. Se développant en Espoirs en France, il a déjà joué avec la première équipe, en Pro A et a récemment été sélectionné avec l’équipe de Suisse. Dans cette interview, il nous parle de son expérience en France, de l’équipe Suisse, de son futur et de bien d’autres sujets.

MyTotalSport : Tu es un arrière jouant au JDA Dijon. Comment te décris-tu en tant que joueur ?

Noah Burrell : Je me décris comme un joueur qui fait jouer son équipe et qui apporte de l’énergie par la parole. Je parle beaucoup avec les joueurs, du moins dans ma catégorie, pour les mettre en confiance, à l’aise sur le terrain. Je suis aussi un joueur défensif.

MTS : Etant Suisse, t’es tu inspiré de Thabo Sefolosha et plus récemment de Clint Capela ?

NB : Je ne me suis pas vraiment inspiré d’eux. Je ne me suis pas dit “Je veux être comme eux”, car quand j’étais jeune, ce n’était pas les joueurs qu’ils sont aujourd’hui. Mais c’est vrai que j’ai joué dans le même club et eu les mêmes entraîneurs que Clint Capela donc j’ai eu un peu la même formation que lui. C’est sur que je m’inspire toujours d’eux, parce que c’est rare de voir des Suisses réussir dans le basket. Ce sont des exemples pour tout joueur suisse.

MTS : Tu as commencé ta carrière en Suisse, avant de partir à Dijon en 2015. Pourquoi être parti de Suisse ?

NB : J’ai d’abord commencé ma carrière à Vernier, puis je suis aller à Grand Saconnex et à Meyrin et je suis ensuite parti en France, à Dijon. Je suis parti de Suisse parce que l’on me disait que j’avais les qualités pour aller plus loin et que je savais que le basket en Suisse n’est pas considéré comme le foot ou le hockey, alors qu’en France il est plus mis en avant. Niveau formation, il fallait que je parte de Suisse si je voulais vraiment réussir dans le basket.

MTS : Quels sont les différence entre le basket en Suisse et en France ?

NB : Il y a une différence de niveau. Le niveau n’est pas le même, c’est sûr. Au niveau des jeunes aussi, contrairement à la Suisse, les jeunes en France sont mis plus en avant. Quand on est jeune en France, on peut avoir 16 ans et avoir la chance de jouer dans les équipes qui ont un niveau équivalant à la Ligue A ou B en Suisse. On a aussi un meilleur suivi en France et le basketball est plus mis en avant.

MTS : On a récemment vu plusieurs joueurs qui sont revenu jouer pro en Suisse après avoir été se développer en France. Est-ce une option pour toi ?

NB : Actuellement non, ce n’est pas ce que j’ai en tête. Si je peux éviter le plus possible de retourner en Suisse j’évite. Pour moi je ne me vois pas jouer en Suisse, ce n’est pas mon objectif. Peut-être en fin de carrière, si je ne trouve plus rien et que je veux continuer le basket, c’est sûr que je retournerai en Suisse. Mais si j’ai la possibilité de continuer ailleurs qu’en Suisse je le ferai.

MTS : Ton objectif est-il de t’imposer en Pro A avec Dijon ? Quels sont tes objectifs par rapport à cela ?

NB : Je termine mon contrat avec Dijon en fin de saison et je ne sais pas s’ils vont le renouveler ou pas. Cette année je vais terminer ma saison à Dijon et c’est vraiment l’année prochaine où je dois vraiment montrer si je suis capable d’atteindre le haut niveau ou pas.

MTS : Tu as déjà joué 2 matchs avec les pros de Dijon.Qu’est-ce qui change lors d’un match de Pro A ?

NB : Ce sont les erreurs qui changent. Il faut vraiment être concentré et faire exactement ce que le coach veut. Ne pas faire de petites erreurs, car en Pro A si l’on fait une erreur on est sanctionné derrière. C’est vraiment ça qui change beaucoup. Sinon il n’y a pas vraiment d’autres choses qui changent. L’intensité est plus élevée et les joueurs sont meilleurs, mais c’est normal car en passant des Espoirs aux Pros il y a forcément ce changement, mais oui, c’est juste les erreurs que l’on pourrait faire en Espoirs il ne faut pas les faire en Pros. C’est juste ça.

MTS : La Suisse a une belle génération qui arrive avec Anthony Polite (Florida State), Kevin Blaser (BBC Monthey), Yoan Granvorka (BBC Monthey), Kaanu Olaniyi (BC Boncourt) ou toi et pourrait s’appuyer sur Clint Capela pour les mener. Penses-tu que l’équipe nationale suisse pourra faire de belle chose dans le futur ?

NB : Dans les années à venir oui. C’est sûr que si l’on me demande si l’on peut faire quelque chose cette année ou la saison prochaine, c’est sûr que l’on va pas pouvoir faire grand chose et tout le monde la sait, dans le staff ou dans l’équipe. A long terme par contre, si l’on suit vraiment le développement des joueurs et qu’on les garde en équipe suisse, c’est sûr qu’il peut y avoir quelque chose.

MTS : Tu as représenté la Suisse lors de 2 matchs internationaux, pour les pré-qualifications aux championnats du monde 2021. Qu’as-tu ressenti en portant le maillot de ton équipe nationale ?

NB : C’est toujours une fierté de se dire que l’on est dans les 12 joueurs de son pays à pouvoir jouer avec l’équipe suisse. C’est une chance. Après, ça reste du basket, on porte un maillot et on le défend, c’est juste ça.

MTS : Tu as jeudi passé (22 février) joué un peu plus 10 minutes lors de la victoire de la Suisse face à la Slovaquie (83-80). Tu as réalisé d’excellentes rotations défensives, mais tu n’as pas été très utilisé en attaque. On t’a senti presque ignoré par tes coéquipiers. Comment expliques-tu cela ?

NB : Le fait que tu me dises ça me fait un peu sourire parce que j’ai ressenti un peu la même chose. Après, c’est compliqué de venir d’un autre championnat et d’un autre pays et d’arriver avec des joueurs du même championnat qui se connaissent depuis longtemps. Donc forcément, ils vont plus jouer entre eux. Après, je sais que je peux faire du taff en défense, donc je suis là et je défend. Je ne vais pas me plaindre en commençant à dire qu’il faut que je reçoive la balle ou des choses comme ça parce que je ne suis pas quelqu’un qui est égoïste ou qui demande tout le temps le ballon, je suis là pour faire jouer l’équipe. Tant qu’on gagne et qu’on fait le taff, moi c’est bon.

Interview réalisée par téléphone