Interview de Benjamin Toniutti (republication du 8.11.2017)

Benjamin Toniutti, capitaine de l’équipe de France et l’un des meilleurs passeurs du monde nous a accordé une interview ! Zoom sur sa carrière en club, ses titres, sur l’équipe de France, mais aussi sur ses nouveaux objectifs.

TotalSport : Bonjour Benjamin, nous sommes ravis de vous interviewer aujourd’hui. Première question, comment allez-vous ?

Benjamin Toniutti : Je vais très bien, je suis en Pologne pour ma troisième saison à Kedzierzyn Kozle et j’espère que nous allons continuer de gagner des titres et des trophées.

TS : Vous avez débuté votre carrière professionnelle en France, à l’Arago de Sète. Est-ce un bon tremplin pour commencer une carrière ?

BT : J’ai débuté ma carrière à l’Arago de Sète, je dois d’ailleurs beaucoup à ce club qui m’a directement fait confiance à la sortie du CNVB (Centre National de Volley-Ball), c’était le seul club en ligue A qui m’avait proposé un poste de 1er passeur. Je me suis fait beaucoup d’amis dans la ville et le club et bien évidemment que ça a été un tremplin énorme pour ma carrière.

TS : Vous avez d’ailleurs gagné beaucoup de titres personnels en France (meilleur passeur de Pro A, MVP de Pro A…). Après tous ces titres personnels, mais sans le titre de champion de Pro A, aviez-vous le sentiment d’avoir fait le tour dans ce championnat ?

BT : Je suis heureux d’avoir été récompensé individuellement presque chaque année à Sète mais je suis triste et désolé de ne pas avoir apporté au club un titre. Je reste quand même fier d’avoir participé au retour de Sète sur la scène Européenne en CEV (Coupe de la Confédération Européenne de Volley-ball) et en Ligue des Champions.

TS : Vous avez ensuite passé 2 ans en Italie, à Ravenne. Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

BT : Je suis ensuite parti à Ravenne pour une saison et deux mois car j’ai ensuite été transféré à Kazan pendant ma 2ème saison. J’avais besoin de voir autre chose que la France et l’Italie était le meilleur choix pour moi une langue facile à apprendre, un championnat très fort, le changement de pays mais en gardant la mentalité d’un pays méditerranéen. Cette expérience m’a appris à jouer avec la pression, à être plus professionnel et à avancer dans ma carrière.

TS : S’en est suivit un transfert compliqué au Zenit Kazan (l’un des meilleur club d’Europe), où vous ne jouerez que 2 mois. Que s’est-il réellement passé ?

BT : Comme je l’ai dit j’ai été ensuite transféré à Kazan lors de ma deuxième saison à Ravenne , un problème administratif m’empêchais de jouer la ligue des champions avec eux, alors que j’étais venu en grosse partie pour cela. Nous avons essayé beaucoup de choses pour débloquer la situation mais la CEV (Confédération Européenne de Volley-Ball) ne voulait rien savoir. Après un peu plus de deux mois, j’ai quitté le club avec un sentiment d’inachevé forcément.

TS : Vous êtes ensuite parti en Allemagne, au VfB Friedrichshafen, dans le meilleur club d’Allemagne. Vous y avez remporté 2 titres en 1 an (le doublé championnat-coupe), forcément de bons souvenirs ?

BT : Après cet épisode, je suis resté 3 semaines sans club, j’étais dans l’attente de propositions. Je m’entrainais avec Sète pour garder la forme et être prêt. Finalement l’offre est arrivé de Friedrichshafen et c’était parfait pour finir la saison, un club structuré, un super entraineur, deux français avec moi (Baptiste Geiler et Jenia Grebennikov) et le titre de champion qui échappait au club depuis 3 saisons.

TS : Après cela, vous avez rejoint votre club actuel, le ZAKSA Kędzierzyn-Koźle, où vous avez gagné 2 championnats et 1 coupe de Pologne en 2 ans. Comment se passe votre expérience dans ce club et quels sont les futurs objectifs ?

BT : Je suis ensuite arrivé en Pologne dans le club de Kedzierzyn Kozle, un club très structuré avec beaucoup d’ambitions mais qui n’avait pas gagné depuis très longtemps. La Pologne est une place très forte du volley mondial, médiatiquement c’est surement le pays du volley dans le monde, remplir un stade de foot de 70’000 personnes pour l’équipe nationale de volley je ne pense pas que beaucoup de pays peuvent le faire. Nous avons gagné 3 titre en 2 ans ( 2 championnats et 1 coupe ) et je me sens vraiment très bien, j’espère vraiment continuer d’écrire l’histoire du club cette 3ème saison.

TS : Un mot sur la Team Yavbou maintenant ? Notamment sur votre magnifique titre de Champion d’Europe en 2015 et sur vos autres titres avec l’équipe de France (les Ligues Mondiales 2015 et 2017) !

BT : L’équipe de France c’est mes amis, ma famille. Le fait de gagner pour son pays avec ses amis est une chose extraordinaire, l’ambiance dans l’équipe est énorme et nous prenons beaucoup de plaisir ensemble. La ligue mondiale 2015 restera la plus belle victoire car c’était la première dans l’histoire.

TS : Pour les prochains tournois internationaux (on pense notamment aux championnats du monde 2018 et aux JO 2020, à Tokyo), quels sont les ambitions futures avec cette équipe ?

BT : Nous avons une équipe jeune mais avec beaucoup de talent. Les objectifs sont les mêmes depuis quelques temps, c’est à dire de chercher des podiums et donc des médailles. La tâche n’est pas facile car la concurrence au volley est énorme mais nous devons avoir des objectifs élevés pour avancer.

TS : Il y a une génération impressionnante de volleyeurs français qui arrive, notamment avec Stephen Boyer, Trévor Clevenot, Jean Patry ou encore Barthélémy Chinenyeze. Peut-on dire que l’avenir de l’équipe de France est entre de bonnes mains ?

BT : Bien évidemment que ces joueurs sont l’avenir de l’équipe de France ils ont tous énormément de talent, je pense que le vivier de joueurs de haut niveau en France n’a jamais été aussi rempli.

TS : Dernière question, encore sur les Jeux Olympiques, mais ceux de Paris cette fois, en 2024. On sait que vous aurez 34 ans durant ces Jeux, est-ce dans un coin de votre tête ?

BT : En 2024, j’aurai 34 ans. Participer à des jeux olympiques dans son pays je pense que tout le monde aimerait le faire donc bien évidemment que c’est dans un coin de ma tête.

Merci encore à Benjamin Toniutti, qui a pris le temps de répondre à nos questions !

Interview réalisée par TotalSport, via des questions-réponses à l’écrit.

Photos tirées du site du Zaska Kedzierzyn Kozle, de la FIVB et de France Bleu