Interview de Benjamin Bonzi (republication du 01.03.2018)
Benjamin Bonzi est un jeune tennisman français de 21 ans. Actuellement au porte du Top 200 ATP, il nous parle de ses futurs objectifs, de son parcours ou encore de son incroyable Roland-Garros 2017.
MyTotalSport : Première question, on sait que tu t’étais blessé fin 2017. Est-ce que tout est rentré dans l’ordre ?
Benjamin Bonzi : Tout commence à rentrer dans l’ordre. J’ai mis du temps à reprendre le rythme, mais au niveau des douleurs, c’est quasiment réglé.
MTS : Après avoir fait beaucoup de tournois ITF, tu participes à ton premier tournoi ATP Challenger en 2017, à Bordeaux. Tu gagnes 6 matchs et t’inclines en demi-finale, après avoir battu Lajovic (79ème mondial durant le tournoi). Peux-tu nous raconter ce tournoi complètement fou ?
BB : Je perds en demi-finale contre Dutra Silva (84ème mondial durant le tournoi), mais ça a été un tournoi complètement incroyable. Je n’aurais pas imaginé tout ça ne serait ce qu’en y allant. J’ai passé des moments merveilleux sur le terrain avec un niveau de jeu que je n’avais jamais eu. Je pense que je suis arrivé là-bas tellement relâché, sans réellement attendre quelque chose de fort, que tout s’est bien goupillé.
MTS : Dans la foulée, tu es invité à participer à Roland-Garros. Là-bas, tu y gagnes ton premier match face à Medvedev (66ème à ce moment-là). Peux-tu nous parler de ce match et des émotions qui t’ont parcourues ?
BB : C’était énormément de tension avant le match. Gérer tout ça, le contexte, l’environnement. J’avais du mal à manger le matin du match et j’étais très renfermé sur moi même, l’attente dans les vestiaires était longue mais une fois que je suis arrivé sur le terrain et qu’il y a eu 3/4 jeux disputés, tout est parti et l’adrénaline a pris le dessus. C’était très dur physiquement et quand il a arrêté (abandon), je n’ai pas réalisé sur le coup. C’était quelque chose de dingue et j’ai passé des moments irréels avec mes proches. C’était la folie.
MTS : Peux-tu nous parler plus généralement de ton expérience à Roland-Garros ?
BB : C’est une expérience magnifique. Chaque joueur de tennis rêve de jouer les Grands Chelem. Etant français, jouer Roland-Garros est encore plus spécial et passer un tour était fou. J’ai pris un plaisir incroyable à être là bas même si j’ai mis un peu de temps pour m’habituer et prendre mes repères. Je n’ai pas réellement voulu prendre ma place dans le grand vestiaire, je préférais rester dans ceux du Lenglen où j’avais certaines habitudes venant des juniors et des championnats de France.
MTS : Tu as aussi participé aux qualifications de l’US Open et du Master 1000 de Paris. Quelles sont les particularités de ces si grands tournois ?
BB : Les Grands Chelem sont à part dans le monde du tennis, c’est l’élite des tournois et on joue pour ça. Il y a toujours une atmosphère spéciale d’être dans des lieux mythiques comme ça. Après, Bercy c’était peu comme RG. En étant français, on connaît certaines personnes dans le service médical, dans le staff… et c’est plus simple de se relâcher, on prend ses marques plus vite.
MTS : Toi qui a goûté à tous les types de tournois, quelles sont les différences entre les tournois ITF, Challenger, ATP ou Grand Chelem ?
BB : Les conditions de jeu, les services, le soin apporté aux joueurs, les balles neuves pour s’entraîner, les hôtels, les navettes… tout est proportionnel.
MTS : Tu as l’année passée disputé les interclubs avec le Stade Toulousain. Tu y es monté en première division. Parles nous de cette belle expérience.
BB : C’était une formidable aventure entre potes. Un an avant, on était pas passé loin de monter et cette année c’était l’objectif de monter en élite et on a réussi à le réaliser. En plus de ça il y a un scénario particulier sur la dernière rencontre, avec beaucoup de rebondissements et de tension. Alors c’est beaucoup de fierté d’avoir réalisé ça avec cette équipe où l’on est comme une famille.
MTS : Tu fais aussi pas mal de double, qu’est ce que tu aimes là-dedans ?
BB : J’adore le jeu vers l’avant, les réflexes et les points un peu sortis de nulle part. Après, jouer à deux, ça crée quelque chose de spécial. On retrouve un peu les mêmes ambiances que sur les interclubs et jouer avec des amis. Ce sont de super moments.
MTS : Plus généralement, quels sont tes objectifs en simple et en double ?
BB : Gagner un challenger et me rapprocher des 100 en simple. Puis, en double je prendrais ça comme ça vient, mais j’aimerais bien pouvoir jouer les deux.
Interview réalisée par MyTotalSport, via des questions-réponses à l’écrit.