Abécédaire cycliste : B comme… Gino Bartali


Gino Bartali est né le 18 juillet 1914 à Ponte a Ema, non loin de Florence. Il est décédé le 5 mai 2000 à l’âge de 85 ans dans sa ville natale. Gino était un grimpeur hors du commun qui était capable également de s’imposer au sprint.

ENFANCE

Gino est issu d’une famille de quatre enfants : deux sœurs et deux frères. Bartali avait une particularité : enfant déjà, il avait une voix rauque, due à un accident quand il jouait en étant petit. Il est resté coincé sous un tas de neige durant plusieurs minutes. A la suite de cela, il resta six mois muet et garda des séquelles de cet incident, sa voix rauque. A 13 ans, Gino devient réparateur de vélo dans une petite enseigne non loin de chez lui. Il commença donc à pratiquer le cyclisme, jusqu’à ce que son employeur lui trouva un don à ceci. Le petit Bartali commença à vouloir faire des courses mais son père y était réticent. Sous la pression de Gino et Oscar, son employeur, il finit par céder. Gino fit ses premières courses à 17 ans. Il remporta sa première course mais il fut déclassé le lendemain car il s’etait trompé de catégorie ! Il parvient même en 1934 à faire deuxième sur une course où il est parti 18 minutes en retard !

SES DÉBUTS EN PROFESSIONNEL ET SON PALMARÈS

Pour sa première saison en tant que professionnel (il était pro de 1935 à 1954), il roule pour l’equipe Frejus, il participa à Milan San Remo (4ème), et au Giro d’Italia (7eme au classement général pour le maillot rose et meilleur grimpeur). Gino gagna par la suite dans sa carrière à trois reprises le Giro (1936,1937,1946) et deux fois la Grande Boucle (1938 et 1948). Bartali remporta le maillot grimpeur 2 fois sur le Tour (1938 et 1948) et 7 fois sur le Giro (1935,1936,1937,1939,1940,1946,1947) ! Il gagna 9 classiques : 4 fois Milan San Remo (1939,1940,1947,1950), 3 fois le Tour de Lombardie (1936,1939,1940) et 2 fois le championnat de Zurich (1946 et 1948). Gino Bartali remporta quatre fois le maillot de champion d’Italie en 1935,1937,1940 et 1952. Parmi les courses à étapes qu’il a gagnées, voici les plus célèbres : le Tour de Suisse en 1946 et 1947, le Tour du Pays Basque en 1935 et le Tour de Romandie en 1949. Il courut pour 3 équipes différentes : Frejus, Legnano et Bartali. Le long de sa carrière, Gino fut longtemps considéré comme rival avec un autre grand coureur italien, Fausto Coppi.

GINO, CYCLISTE AU GRAND CŒUR ANTIFASCISTE 

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, pendant ses entraînements, Fino acheminait des faux papiers aux juifs afin qu’ils échappent au régime de Mussolini et aux rafles allemandes. Gino Bartali était aidé d’un cardinal italien, qui cachait les faux papiers dans la selle ou dans la potence de son vélo. Mais au bout d’un certain temps, les autorités commençaient à s’agacer des vas et viens de Gino sur les routes. Il fut questionné à ce propos et répondit qu’il avait besoin de s’entraîner. En 1943, le pape de l’époque lui envoya une lettre pour le remercier de ce qu’il faisait mais la lettre fut interceptée et Gino fut convoqué par les autorités pour subir l’interrogatoire d’un major. Heureusement pour lui, deux jeunes fascistes l’ont aidé en intervenant en la faveur de Bartali. Il sauvait de cette manière plusieurs centaines de vie de personnes de religion juive ! En novembre 43, Gino est de nouveau arrêté pour le motif suivant, aller chercher refuge au Vatican. À cette époque, Bartali était considéré comme un déserteur de l’armée italienne. Il est resté enfermé 45 jours en prison mais il obtenu une liberté sous caution, payée par ses amis. Gino participa à l’envoi de nourriture au Vatican pour les populations dans le besoin. Il accepta même de loger une famille juive dans l’un de ses appartements, à Florence. Il refusa également d’etre un ambassadeur du régime fasciste de Mussolini.

APRÈS CARRIÈRE

Gino ne fit pas grand chose après sa carrière, il meurt en 2000 à son domicile suite à un arrêt cardiaque.

Mentions honorables : Louison Bobet, Ottavio Bottecchia, Lucien Buysse, Tom Boonen, Federico Bahamontes, Jean-René Bernaudeau, Ivan Basso, Romain Bardet.